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Le Prix du Bonnet d'âne

Londres accueillera les prochains jeux Olympiques d’été. La municipalité prend l’excellente initiative de financer 125 000 billets gratuits pour permettre aux jeunes Londoniens d’assister aux épreuves. Encourager ainsi les jeunes gens à venir s’immerger dans ce grand événement tout de sport, de fair play, de discipline et de performances, voilà bien une action structurante qu’il nous faut saluer. Les récents événements en Angleterre ne nous démentiront pas.

Hélas, cette idée apparemment louable se révèle sous les traits familiers du préjugé primaire, de la pensée unique et du fléau qui en découle généralement : la discrimination pure et simple. Car monsieur JOHNSON a cru bon de décider que les épreuves olympiques de tir ne devaient pas être concernées par cette démarche. Pourquoi ? Par peur d’une réaction des anti-armes mais aussi pour ne pas montrer aux jeunes des activités impliquant des armes.

Monsieur le maire de Londres entend ainsi prévenir la violence armée. Diantre ! Quiconque a assisté à une épreuve olympique de tir hésite, à la lecture de ceci, entre l’indignation pure et simple et le fou rire compulsif. Ces athlètes qui ont travaillé d’arrache-pied des années durant pour parvenir au plus haut niveau mondial de leurs disciplines seraient donc des vecteurs de violence criminelle ?

Non, la vérité est ailleurs. Danny BRYAN, fondateur du mouvement Communities Against Gun and Knife Crime (communautés contre les crimes par armes blanches et à feu) a déclaré qu’il était bon de faire assister les jeunes aux JO mais qu’il n’était pas envisageable de glorifier les armes à feu. Ce discours relève du non-sens anti-armes traditionnel : on voudrait lutter contre la criminalité – on aurait bien raison – mais on préfère se vautrer dans l’animisme en fustigeant des objets sur la base d’émotions plutôt que d’arguments. C’est bien connu, le tennis glorifie les raquettes, le golf, les clubs, le cyclisme, les bicyclettes, la natation, les slips moulants, et le tir, les armes. Bon, le javelot a échappé à ce sabreur zélé, c’est toujours ça de pris.

En réalité, Boris JOHNSON discrimine un sport et des athlètes pour s’éviter une rude épreuve. En effet, se faire épingler dans les médias par un lobby fantasmatique l’obligerait à argumenter publiquement, à expliquer que le tir est une activité structurante, exigeante, où la quête de la performance s’accompagne d’un exercice permanent de la sécurité, de la discipline et de la responsabilité. Un sport digne d’être montré à la jeunesse. Ne serait-ce pas embarrassant pour cet homme politique dans un pays où, suite aux actes d’un dément (tuerie de Dunblane en 1996), des milliers de tireurs sportifs parfaitement équilibrés se sont vu interdire purement et simplement l’exercice de leur sport ?

Au terme de cette cérémonie émouvante, voici monsieur JOHNSON qui s’éloigne avec son couvre-chef à grandes oreilles, juste récompense de son tout petit courage politique sur ce coup. Alors qu’en France le Parlement examine la proposition de loi devant encadrer la possession et l’emploi pacifique et responsable d’armes et que le gouvernement doit définir ses modalités d’application, l’UNPACT souhaiterait que le prochain chevalier de l’ordre du Bonnet d’âne ne soit pas français. C’est notre vœu le plus cher, mais nous ne maîtrisons pas tout. Il faut donc nous aider.

 

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