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Ah l'idée qu'elle est bonne !

07-04-2012

Nous avons pu entendre jeudi 5 avril, sur les ondes de la chaîne iTélé, une idée brillante exprimée par Monsieur Christophe Barbier, parallèlement directeur de la rédaction de la revue L'Express.

Directement inspirée par le drame de Mende, puisque c'était le sujet, cette réflexion profonde nous a incités à répondre à Monsieur Christophe Barbier pour lui faire part de notre sentiment sur la question, comme nous l'avions fait à Monsieur Xavier RAUFER lors de la lecture de l'interview qui a fait le tour du monde des propriétaires légaux d'armes en général (lettre que nous aurions pu communiquer ici, certes) et comme nous le ferons certainement de plus en plus fréquemment.

Rien ne vous empêche de vous inspirer directement et amplement de cette lettre si vous le souhaitez (nous n'avons pas de droits d'auteur). Plus M. Barbier recevra de courrier dans le même sens, plus ça le… rasera, certes, mais mieux il comprendra. Non ?

 

Lettre ouverte à M. Christophe Barbier...

Le 6 avril 2012

Monsieur Barbier,

Je me permets de vous écrire à propos de votre intervention hier matin sur la chaîne iTélé concernant le drame de Mende.

En substance, ce que j'ai pu y noter, c'est que vous souhaiteriez qu'aucune arme en France détenue par un particulier ne devrait être entreposée à son domicile. Que ce particulier devrait stocker ses armes à la gendarmerie ou au commissariat, voire chez des armuriers, et qu'il pourrait les retirer au moment où il en aurait besoin et les rapporter après usage.

Je suppose que vous comptez dans ces armes celles des tireurs sportifs, des chasseurs et des collectionneurs légaux.

Prenons d'abord le cas réel en question : l'accident terrible de Mende a été causé par une arme détenue illégalement. Si l'on part du principe que vous êtes un journaliste objectif et rationnel, je dois comprendre que toute personne détenant une arme illégalement devrait elle aussi aller ranger son arme illégale dans un casier, une consigne, que l'on trouverait dans les locaux des forces de l'ordre ou dans ceux d'un professionnel agréé.

Car cette réflexion et ces commentaires de votre part ont bien trouvé leur origine dans le drame de Mende, n'est-ce pas ? Mais permettez-moi cette question : quel est le rapport avec les chasseurs, les tireurs et les collectionneurs légaux ? Sinon, en quoi une arme détenue (et probablement acquise) illégalement peut-elle nous concerner ?

Revenons à votre idée... Une chose me gêne principalement dans votre discours : si l'arme est illégale et donc inconnue des services de police, comment faire, en la déposant dans cette sorte de consigne que vous suggérez, pour qu'elle le reste (inconnue) et espérer la récupérer quand on en a besoin pour l'utiliser comme on le souhaiterait, quel que soit l'usage auquel on la destine ? C'est onirique à souhait, c'est un vœu pieux, c'est presque attendrissant de naïveté, ne trouvez-vous pas ?

Parmi les particuliers détenteurs d'armes à feu en France, il convient de distinguer deux populations principales :

1) les détenteurs légaux : chasseurs, tireurs sportifs ou collectionneurs. Chacun de ces utilisateurs ou détenteurs légaux d'armes à feu déclarées et fichées est tenu de disposer en même temps de moyens de stockage mettant ces armes en sécurité, à l'abri et hors de portée notamment des enfants (chambres fortes, armoires fortes, coffres-forts, etc.)
2) les détenteurs illégaux : petite, moyenne et grande délinquance, trafiquants, terroristes, collectionneurs non déclarés ayant gardé ou acquis des armes abandonnées après les guerres qu'a connues notre pays, propriétaires d'armes à feu acquises légalement et qui n'ont rien déclaré au moment des divers changements des textes sur la détention d'armes, particuliers ayant acquis "au noir" une arme parce qu'ils se prennent pour un Charles Bronson ou un Harry Callahan, tireurs sportifs ayant arrêté la pratique du tir et qui n'ont jamais été relancés par leur préfecture après l'arrivée à échéance de leur(s) autorisation(s) préfectorale(s) et qui se retrouvent donc en situation de détention illégale.

Le drame de Mende est concerné exclusivement par cette deuxième population, comme d'ailleurs le massacre de Nanterre. Des armes détenues illégalement.

Vous n'avez d'autre part sans doute pas considéré dans votre idée de consigne un certain nombre de points d'intendance et de sécurité. Le coût de telles structures, d'abord. Il faudrait les multiplier aux frais de l'État (et donc du contribuable). Plus le personnel supplémentaire en rapport (sinon il ne resterait plus beaucoup de fonctionnaires de police à l'œuvre dans leur fonction première de maintien de l'ordre et de la sécurité publics).

Vous semblez méconnaître que nombre de dépôts d'armes en France et dans le monde (armée, gendarmeries, commissariats) ont été dévalisés par des bandes puissamment organisées et armées. Vous préconisez sans vous en rendre compte de créer des sources d'approvisionnement d'armes centralisées au profit du banditisme et du terrorisme. Vous méconnaissez également le nombre de clubs de tirs puissamment protégés par des armoires fortes (plus systèmes d'alarme, etc.) qui centralisaient leurs armes et qui ont été pillés (car cette autre solution a existé et existe encore).

Cela dit, je vous fais grâce (puisque c'est apparemment le dernier de vos soucis) des statistiques concernant les meurtres ou les accidents mortels par armes à feu en France concernant des armes détenues légalement par des particuliers : elles sont totalement insignifiantes (nous disposons de sources officielles établies par le gouvernement). Il y a bien plus de morts par "bavure" du fait des forces de l'ordre que chez les tireurs sportifs, par exemple, le rapport est ridicule.

S'il y avait des morts chez les tireurs ou causées par eux, elles ne se compteraient que difficilement sur les doigts d'un manchot des deux mains. Je force le trait mais comprenez l'esprit.

Pourquoi, plutôt, ne pas rendre obligatoire l'entreposage en chambre forte chez le droguiste des produits ménagers toxiques laissés à tout moment à la portée des enfants et qui causent plusieurs milliers de morts par an (eux) ? Que l'on irait chercher sous escorte policière avant de s'en servir et que l'on rapporterait de même le soir ? Pour ne citer que cet exemple-là.

Quelque part, si l'on y pense, vous-même êtes dangereux lorsque vous vous égarez de la sorte. Mais pourquoi irait-on, avant usage, vous extraire d'une chambre forte où l'on vous entreposerait quand c'est lorsque l'on "vous utilise", justement, que vous pouvez causer du tort à une communauté strictement encadrée, fichée, contrôlée, responsable, citoyenne et innocente ?

Non, décidément, le monde est bien mal fait...
 
Salutations,

Pour l'UNPACT,
Le trésorier de l'UNPACT

 

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